C’est à la demande de Charles que je m’adresse à vous ce soir.
Ana nous a laissé de nombreux messages qu’il nous reste à découvrir et je pense qu’elle l’a fait avec l’idée que nous remettrions tout cela bout à bout. Cela n’a pas toujours été une tâche facile de transmettre ces messages ces dernières semaines mais j’ai essayé de le faire le mieux possible, en respectant les mots d’Ana et le sens qu’elle leur donnait.
J’ai eu la chance de rencontrer Ana il y a deux ans. Au-delà de son accueil chaleureux, de sa joie de vivre, j’ai été profondément touchée par sa sincérité, son authenticité et son respect de l’autre. Ce sont des valeurs que je partage avec Ana. Je ne l’ai jamais entendu critiquer qui que ce soit, elle trouvait toujours des circonstances atténuantes, même aux personnes peu indulgentes ou peu bienveillantes à son égard.
Il y a de cela maintenant dix jours, Ana me disait qu’elle acceptait son destin et je sais qu’à ce moment-là, elle me demandait de l’accepter, parce qu’après la colère, la peur et la tristesse, cette acceptation nous a permis de profiter pleinement du présent et des moments que nous passions ensemble. C’était son premier message. Nous devons accepter, afin de continuer à vivre car, pour Ana qui aime autant la vie, c’est un des plus beaux cadeaux que nous puissions lui faire.
Il y a un proverbe français qui dit que l’on récolte ce que l’on sème. Pour Ana, on pourrait écrire « s’aime », du verbe aimer. Ana a semé beaucoup d’amour et elle a récolté beaucoup d’amour, surtout ces dernières semaines. Elle a su recevoir aussi bien qu’elle avait donné et elle m’a dit que cet amour l’aidait, la portait.
Le dernier message qu’Ana m’a communiqué, et qui s’adresse à nous tous, est celui qui a été sans aucun doute le fil conducteur de sa vie : « Tu sais, Christine, je crois en l’être humain, je crois en la valeur de l’être humain » puis, plus tard, en parlant de différentes difficultés qu’elle avait pu rencontrer ou conflits qu’elle avait pu observer, « Je sais ce qui ne va pas et j’aimerais leur dire qu’ils doivent cesser de chercher ce qu’il y a de mauvais en l’autre mais chercher ce qu’il y a de bon car il y a du bon en chacun d’entre nous. » Je sais et nous savons tous qu’elle pense profondément ces quelques mots et combien elle s’est employée à appliquer ceci dans sa vie, avec sa famille, ses amis, ses collègues et les enfants à l’école. Comme elle croit en l’homme, elle a respecté chaque personne qu’elle a rencontrée et savait faire ressortir ce qu’il y a de bon chez l’autre.
Aujourd’hui, nous portons chacun le poids de notre chagrin, mais j’espère que tous, nous nous souviendrons, d’Ana ce ne sera pas difficile car elle a coloré (et Ana sait pourquoi j’utilise ce mot) la vie de nombreuses personnes mais surtout des messages d’Ana car, à travers eux, Ana a voulu nous communiquer ce qu’elle croyait et ce qui lui importait le plus.
Au-delà du souvenir, Ana vivra toujours dans nos cœurs.